Pascale Smolski, couturière visuelle

HUBSIDERS

Tricot, créations sur-mesure, costumes de gala… dans son petit atelier, Pascale Smolski actionne ses mains ! Iconographe dans une autre vie, elle devient couturière en redécouvrant une passion qu’elle n’a jamais vraiment oubliée. Une reconversion réussie, à force de détermination et de travail.

Portraits
HUBSIDERS #07 - Pascale Smolski, couturière visuelle

Quand on rencontre Pascale après quelques minutes de discussion, on l’imagine très bien monter sur son scooter et faire une bonne dizaine d’allers-retours tous les jours entre son appartement et son atelier situés à quelques rues l’un de l’autre. Avec sa voix douce et son énergie débordante, elle nous explique qu’elle ne s’arrête jamais, que sa famille l’enlève presque pour partir en vacances. Beaucoup en rêvent, mais elle l’a fait : sa passion est devenue son métier.

Pascale Smolski - Atelier - @Hubside
Pascale Smolski - Atelier - @Hubside

Vous êtes passionnée de couture depuis toujours ?

Quand j'étais petite, ma grand-mère m'a appris à coudre, à tricoter... à tricoter avant de coudre d’ailleurs, et elle me faisait des vêtements. Je me souviens d'un Noël où ma mère m'a fait un chimpanzé avec une longue queue au crochet qui était absolument magnifique, très seventies. 

Du coup, moi, j'ai commencé à tricoter vers 4 ou 5 ans. Quand je suis devenue adolescente, j'ai commencé à me faire des vêtements et habiller mes poupées aussi. Ensuite, j'ai fait des études, j'ai passé mon bac et j'ai commencé ma vie. Donc là, pas grand-chose pour finir par devenir iconographe, ce qu'on appelle iconographe, c’est-à-dire écrire par l'image, journaliste photo ou rédactrice photo, il y a plein d'appellations ! 

C’était un métier très intéressant, que j'ai trouvé complètement par hasard et qui m'a plu. J'ai fait plein de choses rigolotes et j'ai travaillé aussi avec des grands photographes, des grands magazines et puis des petits magazines, des petits photographes. 

la couture, c'est quelque chose que j'aime. Le visuel, c'est quelque chose que j'aime, raconter des histoires, c'est quelque chose que j'aime et la couture me permet de synthétiser tout ça.

À quel moment avez-vous décidé de vous lancer dans la couture ?

J'étais fatiguée, voilà vingt ans d'iconographie, j'ai voulu faire autre chose et je suis revenue à mes premières amours de petite fille, j’avais envie de faire des robes de princesses avec des paillettes. Donc je me suis dit : « reconversion », ce qui implique de passer un diplôme. 

Je l'ai passé haut la main, avec la mention très bien. Je me suis dit Bingo, c'est la bonne voie. En faisant des stages, j'ai trouvé mes premières missions. Et puis, j'ai pu monter mon atelier. 

Je voulais exercer un métier près de chez moi, pour coller aux emplois du temps de ma famille. Je me suis dit la couture, c'est quelque chose que j'aime. Le visuel, c'est quelque chose que j'aime, raconter des histoires, c'est quelque chose que j'aime et la couture me permet de synthétiser tout ça.

Et puis, travailler sur de la matière, sur des choses concrètes, ça changeait complètement de la photographie, mais je continue de raconter des histoires, donc ça me va bien, je trouve que c'est une suite assez logique. 

Est-ce que ça fait peur de se dire on va reprendre des cours ? 

À 40 ans ? Oui !

En 10 mois, il fallait j’acquière suffisamment de bases pour exercer la couture de façon professionnelle. En allant voir les écoles je me suis testée, j'ai montré ce que ce que j'avais fait puisque je m'étais remise à la couture un peu avant pour voir si vraiment ça me plaisait. J’avais des créations, des idées et des envies. 

Votre premier souvenir de couture ? 

Je dirais que ça toujours été dans mon quotidien. J'ai des souvenirs de sensations, d’odeurs, de toucher… depuis quasiment ma naissance en fait. Mes grands-parents avaient un atelier de cuir, de couture cuir. Donc là, on a de la colle, on a des gros ciseaux énormes et ça aussi, ce sont des souvenirs qui remontent à très loin dans le temps. 

J'ai toujours été habillée par ma grand-mère. Je me souviens d’un costume de fée quand j'avais 8 ans qui était absolument magnifique, avec un chapeau pointu doré et une grande voile derrière. Ça devait être Cendrillon, c'était tout en satin bleu.

Dans quoi vous puisez votre inspiration au quotidien ? 

Mes inspirations sont très variées. Il y a une chose importante dont on ne se rend pas compte, c'est l'air du temps. Quand on se balade ou quand on va voir des expos, quand on regarde des films, on a des idées, des envies qui se créent et qui demandent à être concrétisées.

Donc, je dirais que la source c'est tout ce qui est visuel. Je reste intéressée par la photographie, les lumières et les ambiances, c'est quelque chose qui va m'influencer clairement. Avec évidemment, Audrey Hepburn, les contes de fées, les comédies musicales… Il y a des scènes dans des films qui sont très fortes et qui vont aussi me marquer, rejaillir différemment.

Juste quelque chose de technique que je conseille toujours, c'est de penser à l'étape d'après

À quoi pensez-vous quand vous êtes sur votre machine ?

Pascale - Travaux atelier - @Hubside
Pascale - Travaux atelier - @Hubside

En couture ? Pendant que j’actionne mes mains, effectivement ma tête réfléchit. Juste quelque chose de technique que je conseille toujours, c'est de penser à l'étape d'après. Donc, pourquoi on met un cran à tel endroit ou pourquoi on va couper dans tel sens ? Comment va faire l’ourlet ? Comment est-ce qu'on met un petit renfort à un endroit ?  Quelle est la finition que je vais apporter … ?

J'écoute la radio et j'écoute beaucoup de musique pour être tenue au courant, simplement parce que c'est vrai que dans mon atelier, je suis enfermée dans un monde et je suis toute seule, la plupart du temps. 

Je suis passionnée parce que je suis multitâche et que je travaille tout le temps.

Pour vous, c’est quoi être passionnée ?

Je sais ce qu'est la passion, je peux dire que je sais, je peux dire que ma famille proche au quotidien le sait aussi. Puisque je rentre à pas d'heure, je suis capable de travailler toute une nuit sur quelque chose pour le terminer. Je suis passionnée parce que je suis multitâche et que je travaille tout le temps.

Je photographie mes modèles jusqu'à ce que la photo me convienne, parce que j'ai envie qu'elle soit parfaite. La passion, en fait, c'est aussi d'avoir une idée et de tout faire pour que le rendu soit parfait. 

Pascale Smolski - Tricot - @Hubside
Pascale Smolski - Tricot - @Hubside

Comment fonctionne votre activité ?

Les différentes choses que je crée. Alors, il y a la partie tricot. Là où je suis vraiment créatrice, ce sont des pulls pour adultes, mais j’en fais aussi beaucoup pour enfants, pour mes filles puisqu'elles sont les premières testeuses. Je les mets en boutique à côté de la place des Vosges et j’ai une boutique en ligne. Tout ce qui est écharpes, bonnets, ça fonctionne bien aussi, parce qu’il y a des couleurs, parce que c'est original, parce que c'est fait main, c'est quelque chose de très apprécié.

Ensuite, j'ai une petite ligne de vêtements pour enfants qui est en boutique, pareil, rue de Birague à Paris.

La troisième partie que je développe pas mal, c'est la partie gala de danse avec des paillettes, des tutus, des robes près du corps, loin du corps, avec des inspirations selon des thèmes variés.

 Ils viennent chercher du savoir-faire, de la qualité, du soin dans le montage de leurs vêtements. 

Comment ça se passe une commande chez Pascale ?

  • Atelier Pascale - Bobines
    Atelier Pascale - Bobines
  • Aiguilles à crochet
    Aiguilles à crochet

Il y a plusieurs niveaux : il y a des créateurs de vêtements qui me demandent des séries, des petites séries, je dirais 10 pièces maximum par modèle, pas par taille, où là, moi, à mon petit niveau d'artisan, je peux les exécuter dans un temps raisonnable. Ils viennent chercher du savoir-faire, de la qualité, du soin dans le montage de leurs vêtements. 

Il y a des personnes qui me demandent des choses parce qu'elles ont des envies particulières. La dernière fois, c'est une robe de mariée qui ne voulait pas ressembler à une robe de mariée. Donc évidemment pas en blanc, mais quand même en doré avec de la dentelle, le dos au décolleté.

C'était un vrai challenge ! Je suis retournée dans mes envies de jupons des années 50, où j'ai mis deux ou trois rangs d'organza bordé par des biais dorés.

Comment avez-vous connu Hubside ?

J'ai connu Hubside en magasin, puisque je suis grande consommatrice de DVD, de livres et de papeterie en tout genre. Donc du coup, j'y vais souvent et je suis tombée sur un vendeur qui m'a demandé ma profession. Et quand j'ai dit artisan couture, il m'a dit « tenez, essayez Hubside, inscrivez-vous ». J'ai pris mon temps pour y aller mais j'ai découvert ce que j'attendais un petit peu depuis longtemps puisque j'ai tourné longtemps avant de me trouver une vitrine qui me corresponde.

Et là, pour le coup, c'est vrai que chez Hubside, j'ai trouvé de quoi utiliser des couleurs qui me plaisaient, mettre mes photos en valeur et mélanger le texte et les images. 

Pascale Smolski - Site Hubside
Pascale Smolski - Site Hubside

Quels sont vos projets ? Vos envies pour l’avenir ?

Avoir des projets quand on est artisan couturière, c'est compliqué parce qu'on est sans arrêt dans une dynamique de travail.  Mon atelier, je veux qu'il reste à niveau artisanal, donc ça ne sera jamais un gros atelier de couture. Avec dix couturières et dix machines, ça sera toujours en mode restreint. Mon rêve, c'est un showroom, un showroom de princesse avec du thé, des petits gâteaux, des essayages, de la place, un vrai studio photo la totale !

Un conseil pour se lancer ? 

Je suis arrivée à changer de vie parce que j'étais énormément soutenue par mon mari et mes filles. Sinon, je n'aurais pas pu le faire. Il m'a fallu de la place et énormément de temps.

Mon conseil, c'est de bien prendre le temps d'essayer. Par exemple, la couture, dès qu'on passe dans le manuel, on ne se rend pas compte à quel point ça sollicite le corps plutôt que la tête. C'est très physique, Il faut réparer les machines, il faut les nettoyer. Il faut étendre de grands bouts de tissus et du coup, on est sollicité sur tout le corps, en particulier les épaules et le dos, mais aussi les mains, juste les doigts.

Donc, je conseille de tester, quel que soit le métier dans lequel on veut aller, de tester sur une période un peu longue le métier qu'on veut exercer et voir si au quotidien, on n'est pas lassé… Et si on tient l'énergie aussi !

Retrouvez le site Hubside de Pascale sur le lien suivant : https://pascale-smolski.hubside.fr/

Merci à Pascale pour son accueil, sa patience et ses explications sur les dés à coudre. Merci à ses trois filles. 

Comme Pascale, partagez votre passion en créant un site avec Hubside. Vous pouvez choisir le modèle de site qui vous convient, selon ses couleurs, sa mise en page et sa thématique. C’est rapide et gratuit. Il ne vous reste plus qu’à l’éditer avec vos textes et vos photos.  

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